Le visage du dragueur de rue 2/2


Suite du premier article : Le visage du dragueur de rue 1/2

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Le dragueur de rue est un homme d’une grande sensibilité. Voire d’une très grande sensibilité. Ce fait peut prêter à sourire, surtout auprès des femmes qui perçoivent ce genre de gars comme le tout premier des salauds. C’est à la fois vrai et profondément injuste de le considérer comme un salaud. En réalité, charmer des femmes c’est savoir capter de la grâce partout, où elle se trouve. Faire ceci jour après jour devant inconnue après inconnue, demande une énergie  énorme.  Peu de personnes (homme  ou femme) parmi la population peuvent prétendre jouer ce rôle.

Partant de ce point de vue précis, la comparaison est la même que les plus grands artistes : sans sensibilité, point de création ni d’inspiration.

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Le dragueur est aussi un homme sensible, car au fond la séduction compulsive dont il fait preuve est l’origine d’un traumatisme affectif généralement profond remontant à l’enfance ou à l’adolescence.

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Parents absents, problèmes familiaux très lourds ou tout déséquilibre œdipien trop fort sont malheureusement des terreaux  fertiles pour devenir un dragueur de rue. Tous ces hommes blessés à des degrés divers, sont en quête d’un amour absolu qui est supposé se trouver dans cette prochaine demoiselle qu’ils iront aborder. Le paradoxe est qu’aucun d’entre eux ne croit à cet amour absolu. Ce sont même les plus lucides sur la réalité de l’amour telle que le vivent les hommes et femmes du monde entier.

 

Séducteurs compulsifs et sensibles se retrouvent également parmi les hommes issus des sociétés patriarcales : leur vision du monde est formée à la fois par l’amour tout-puissant et omniprésent de leur mère (rapport mère-garçon uniquement) et le symbole de l’autorité puissante et dirigeante du père.

Ce devenir au monde, forme des enfants-garçons qui grandiront baigné par cette douceur maternelle qu’ils ne peuvent se résigner à quitter une fois adulte, et des hommes qui suivront le modèle de leur père,  trouvant ainsi parfaitement normal, d’assumer leur masculinité et de le diffuser.

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Ceci explique en partie, que l’on puisse trouver une proportion non négligeable de dragueurs venant ou originaires du Maghreb ou d’Afrique noire, sociétés encore largement patriarcales là-bas.

Sensibilité donc, mais également cynisme en effet. L’authentique dragueur de rue est un salaud sur les bords. Un peu ou beaucoup salaud, son chemin dépend des tortuosités sentimentales traversées au gré de ses conquêtes. Parce qu’il connaît les femmes par cœur, pour les « pratiquer » quotidiennement, il sait parfaitement bien qu’elles ont toutes les mêmes réactions et attentes. Inutile de lui servir le baratin de « la femme unique » , il crache sur cette soupe. Cette compréhension plus poussée que les autres hommes de la féminité et de tous ses paradoxes, le pousse à devenir un vicieux pour être encore plus désiré des femmes. Plus il se comportera en mauvais garçon et plus son tableau de chasse sera étoffé.  Ses gestes et actions sont parfois « objectivement » malhonnêtes, mais le dragueur en a parfaitement conscience.

Sociologiquement parlant, il est assez difficile de dire de quel classe social vient le séducteur de rue. Néanmoins nous pouvons dresser de grandes tendances permettant de le situer un peu mieux : il n’est en tout cas pas un bourgeois ou issu de famille aisée (sauf déclassement violent le propulsant par accident dans les couches populaires) C’est sans surprise ,dans les milieux modestes que l’on trouvera le plus de dragueurs dans une « ligne » allant des plus défavorisés jusqu’aux classes moyennes désormais.

Du point de vue éducation, le visage du dragueur a bien évolué. Ce n’est plus l’archétype de l’illettré qui n’est pas resté longtemps à l’école, mais qui a assez de bagou pour s’en sortir avec les nanas. Ce profil existe toujours, mais crise oblige on rencontre maintenant des séducteurs arpenter les boulevards avec des bacs+5 voire des doctorats en poche !

Comment définir un vrai dragueur de rue, de la foule d’autres séducteurs occasionnels ?

L’authentique dragueur de rue se distingue des autres par deux mesures importantes : son origine sociale et son parcours familial. Explications : ce qui fait que le dragueur de rue revient inlassablement sur le terrain malgré le nombre important de femmes qu’il a déjà levé, c’est à la fois ce besoin compulsif de revenir à la chasse ( le dragueur finit par s’ennuyer chez une nana, il lui faut ressortir en conquérir d’autres) et des raisons beaucoup plus pragmatiques et dramatiques dans un sens :

– il n’a pas de boulot ou vit de petits expédients

– son travail est à temps partiel ou ne lui apporte aucun épanouissement/plan de carrière

– appartement exiguë et ou insalubre (avec en bonus famille nombreuse, ou couple ne s’entendant pas)

– il ne possède pas d’appartement et vit en général chez un tiers ou grâce à l’aide de divers organismes

– problèmes familiaux l’éloignant le plus possible du domicile parental/familial/couple

– sans domicile fixe, il vit provisoirement chez une nana (avec la menace d’être expulsé du jour au lendemain)

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Ce sont ces réalités sociales frappantes comme du béton armé, qui repousse notre séducteur encore et toujours au dehors. Plutôt que de s’ennuyer et de verser dans la délinquance, il prend l’habitude de rencontrer des femmes pour tromper sa morne vie. Elle est bien ici la principale différence avec les autres dragueurs occasionnels (parfois techniquement très bon d’ailleurs)

Le dragueur de rue ne chasse pas forcément tous les jours. Il peut parfois laisser une période de plusieurs mois avant de reprendre l’art dans lequel il excelle : mais il revient toujours. Seul l’âge (réalité biologique) et des changements significatifs (travail, voyage à l’étranger ) le font quitter du monde de la drague de rue. Sans oublier le plus important : la femme avec qui il se posera, pour une union sur le long terme , lorsqu’il trouve cette candidate bien sûr…

Physiquement parlant, le dragueur est un homme dans la moyenne, sans plus. Mais il sait qu’avec les demoiselles tout se joue ailleurs. Sa tenue vestimentaire, pour des raisons pratiques ( usure prématuré des vêtements et souliers dans l’espace urbain au quotidien) financières (ça coute cher de bien se saper, et le dragueur ne peut pas se permettre des folies à répétitions !) et d’efficacité ( il se fait repérer de plus loin et les nanas le repèrent plus vite comme dragueur) l’oblige à s’habiller dans la norme, tout simplement.  Ceci étant posé, le dragueur a tout de même un penchant presque naturel pour les belles fringues et il n’hésitera pas à l’afficher dans certaines occasions telles que les boites de nuits, bars, sorties avec les nanas, soirées etc…

Tiger

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5 plusieurs commentaires

  1. J’ai un sujet pour toi car j’ai eu ce problème cette été car j’avais mes chances avec 2 nanas d’affilée .  » Comment aborder/draguer une fille quand elle est avec ses parents ?  » Car moi les 2 filles en questions me lâchaient pas du regard et elles étaient des mannequins mais je n’est abordé qu’une .

  2. Bonjour Dylan,

    vu que ta requête n’a pas de rapport direct avec l’article, je t’invite à me reposer la question dans la rubrique « contact » du site, en précisant que c’est Dylan. Donne-moi quelques petites infos supplémentaires si tu le veux bien : ton âge, celui supposé des deux filles et le lieu où tu les as rencontré.

    Nous te répondrons bien sûr en message privé. Merci à toi

  3. Y’a beacoup de verites dans ce que tu ecrit. Ca a l’air de choquer mais c’est incroyable le nombre de dragueurs issue de milieux populaires. Rien que dans mon entourage de « dragueurs » y’en a qui ont des parents separes, d’origine nord africaine , les bourges c’est extrement rare.
    Je dirais que c’est pas tant la delinquance qu’on cherche a echapper, mais transformer et vivre un meilleur quotidien oui. Apres je dirais pas que c’est le milieu qui fait tout, mais si t’est un dragueur de rue t’a forcemment envie de reprendre une revanche sur la vie parce que quelque part c’etait pas la joie dans ta vie a un moment.

    Et lol pour la partie sur la sappe, je confirme haha. Si tu t’habille beacoup trop bien t’est grille a des kilometres, trop mal tu pars avec un handicap.

  4. Bonjour Monsieur
    je viens de lire votre article, et j’en ai été très ému, car la majorité des choses dites correspondent peu ou prou à ce qu je vis. Je suis aussi assez diplômé.
    En fait, durant des années, depuis mes 18 ans, date d’un traumatisme (pendant mes 3 années, j’étais dans une forme de paranoia qu’une fille m’aimait, et quand à la fin du lycée, je lui ai dit, elle m’a fait comprendre qu’elle s’en fichait totalement), j’ai commencé à draguer : uniquement des refus. A partir de mes 22 ans, devant tant de refus, j’ai commencé à draguer compulsivement, de façon addictive, comme un TOC.
    En fait, depuis très longtemps, j’avais un grand manque de confiance en moi (sur lequel je travaille maintenant), et j’ai eu des crises d’angoisse.
    Il y a donc un terrain particulièrement propice au développement de ce trouble qui n’est en fait que la face émergée de l’iceberg.
    Ce qui est plus grave, quand on n’en a pas conscience, c’est que si ces dragues nombreuses où la fille refuse, ne sont pas intégrées positivement par le cerveau, alors cela engendre une diminution encore plus importante de l’image de soi, et de la confiance en soi (puisque la perception de son expérience s’emplit d’expériences négatives), mais aussi de l’amour de soi (puisque la personne se dit que si la fille ne l’aime, pourquoi devrait-il s’aimer). Il faut donc être particulièrement vigilant.
    Je sais vraiment de quoi je parle, car j’en ai fait les frais, et je travaille aujourd’hui sur mon subconscient par l’hypnose, la méditation, pour calmer les idées d’agitation, les schémas de pensées limitantes, et de ce fait, les croyances limitantes.
    C’est un cercle pernicieux, qui peut faire souffrir longtemps (exemple de ceux qui gardent des traces d’une fille même après s’être marié)
    Comme l’a dit l’article, quand je pense à mon cas, je pense aussi que la drague obsessionnelle compulsive est le marqueur d’une souffrance névralgique, qui faut admettre (c’est souvent l’étape la plus longue) accepter, admettre, afin de commencer à travailler dessus positivement.
    Pour ma part, les nombreux refus essuyés m’ont appris à me tempérer(je travaille chaque jour à calmer ces ardeurs néfastes) quand j’ai pros conscience des conséquences négatives que cela peut avoir sur l’estime de soi, si les pulsions restent inassouvies, si la personne reste frustrée. Comme l’a dit un très grand coach français, c’est cela la conscience : c’est la perception des conséquences négatives qu’une action peut avoir dans le temps, dans la durée.
    En résumé, travaillons sur nous-même, notre côté obscur, nos zones d’ombres, nos rancoeurs, notre souffrance profonde, acceptons la, pardonnons-nous pour le tort que nous nous faisons à nous-même, pardonnons aux autres pour le tort qu’ils peuvent nous faire, et pardonnons-nous pour le tort que nous pouvons faire. Travailler inténsement à mieux se connaître pour changer les croyances et pensées limitantes en pensées ressources.
    Avec passion

  5. Si toute les filles que j’aborde dans la rue pensent ça de moi ça risque d’être compliqué niveau communication^^

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